Orientation pour les chercheurs et chercheuses menant des recherches communautaires tenant compte des traumatismes et de la violence pendant une pandémie, une catastrophe naturelle, une crise ou toute autre situation d’urgence

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Nous remercions Nicolas Berthelot, Crystal Giesbrecht et Renee Turner pour leurs commentaires, leurs contributions et leurs rétroactions. Nous remercions les membres de la communauté de pratique du Centre de connaissances qui ont participé à des recherches tenant compte des traumatismes et de la violence au début de la pandémie de COVID-19 et qui ont partagé leurs expériences avec nous.

Citation suggérée

Straatman, A.L., Baker, L. (2022). Orientation pour les chercheurs et chercheuses menant des recherches communautaires tenant compte des traumatismes et de la violence pendant une pandémie, une catastrophe naturelle, une crise ou toute autre situation d’urgence. London, ON : Centre de connaissances. Centre de recherche et d’éducation sur la violence contre les femmes et les enfants, Université Western.

ISBN : 978-1-988412-59-7

Droit d’auteur : Centre de recherche et d’éducation sur la violence contre les femmes et les enfants, Université Western.

Traduction : Sylvie Rodrigue

Conception graphique : Emily Kumpf

Contribution financière de l’Agence de la santé publique du Canada.

Introduction    

Ce document d’orientation a été élaboré à l’intention des chercheurs et chercheuses menant des recherches sur les interventions communautaires auprès de personnes ayant subi de la violence fondée sur le sexe. La violence fondée sur le sexe (VFS) est un problème de santé publique qui se produit à des taux plus élevés en période de catastrophe et de crise. Les facteurs de risque d’une augmentation de la violence fondée sur le sexe peuvent comprendre l’anxiété accrue, la perte d’emploi ou de revenu, le déplacement (perte de domicile ou d’effets personnels), le stress causé par la détention.[1] L’isolement social et physique limite les possibilités de chercher de l’aide et d’échapper à des situations de violence.[2] Ce stress peut aussi entraîner une consommation accrue de drogues ou d’alcool, ce qui peut également contribuer à la violence fondée sur le sexe. De nombreuses personnes Autochtones vivant dans des régions éloignées et nordiques du Canada doivent être évacuées en raison de catastrophes naturelles, de feux de forêt, d’un manque d’eau potable, etc. Les évacuations à long terme peuvent aussi avoir une incidence sur la dynamique familiale et entraîner une augmentation de la violence fondée sur le sexe.[3]  Il est donc important d’envisager des moyens sûrs et efficaces d’introduire ou de poursuivre la recherche liée aux programmes de santé et d’éducation en matière de violence fondée sur le sexe pendant et après des événements traumatisants comme des catastrophes naturelles, des épidémies et des pandémies. La réaction initiale pourrait consister à suspendre toutes les activités de recherche pour des raisons de sécurité. Selon le Comité permanent interorganisations :

Tous les acteurs nationaux et internationaux intervenant dans le cadre d’une situation d’urgence ont le devoir de protéger les personnes touchées par la crise, y compris contre la violence basée sur le genre. Pour sauver des vies et maximiser la protection, des mesures essentielles doivent être prises de manière coordonnée dès le début de la préparation aux situations d’urgence.[4]

Toute recherche entreprise en période de crise doit contribuer à réduire les risques, à favoriser la résilience et à faciliter le rétablissement en créant des solutions durables au problème de la violence fondée sur le sexe. La recherche doit aussi tenir compte des principes tenant compte des traumatismes et de la violence, y compris la sécurité, l’autonomisation, la collaboration, la confiance et le choix.

Présumez que la violence fondée sur le sexe se produit pendant une crise et traitez-la comme un problème mettant la vie en danger.

L’orientation fournie dans le présent document est fondée en partie sur les expériences des membres de la communauté de pratique du Centre de connaissances qui ont participé à des recherches tenant compte des traumatismes et de la violence au début de la pandémie de COVID-19, ainsi que des publications et des lignes directrices provenant de diverses sources. Cette orientation peut s’appliquer à d’autres circonstances qui exigent que les plans d’exécution de la recherche soient considérablement modifiés (p. ex., événements climatiques extrêmes ou autres catastrophes touchant les collectivités).

Vous en êtes peut-être aux premières étapes de la planification, à l’étape de la mise en œuvre ou de la collecte de données, ou à la fin de votre projet de recherche sur la prévention ou l’intervention en matière de la violence fondée sur le sexe. Quelle que soit l’étape, si une crise locale, nationale ou mondiale survient, vous aurez peut-être à prendre des décisions sur la façon dont vous devriez poursuivre vos recherches et si vous devriez le faire. Cette orientation présente certaines considérations tenant compte des traumatismes et de la violence pour adapter une intervention ou un plan de recherche d’évaluation de programme.

Cette orientation s’applique à la collecte continue de données longitudinales ou à l’évaluation continue pendant une intervention, mais elle s’applique aussi aux points de collecte de données ponctuels liés à un projet de recherche.

Orientation

1. Restez à jour sur les limites ou les restrictions qui peuvent être imposées à la réalisation d’une recherche interventionnelle en période de crise et respectez les lignes directrices fournies.  

2. Consultez les organismes partenaires et les particuliers, les facilitateurs d’intervention, les membres de l’équipe de recherche et les participantes pour savoir s’il faut continuer de mettre en œuvre le plan de recherche.  

  • Quelle est l’incidence de la crise actuelle sur l’augmentation possible de la violence fondée sur le sexe?
  • Quelle est l’incidence de la crise actuelle sur la prestation de services de l’organisme partenaire?
  • Quelles sont les politiques liées à la réalisation de recherches au sein de l’organisation partenaire qui pourraient être touchées en période de crise?
  • Est-il approprié de poursuivre la recherche en ce moment? Quelles seront les répercussions de l’abandon d’un programme de lutte contre la violence fondée sur le sexe?  
  • Est-il approprié de retarder les activités de recherche (jusqu’à ce que les restrictions soient levées, jusqu’à ce que des directives de santé publique soient disponibles, etc.)? Combien de temps les activités de recherche peuvent-elles être retardées? Si l’évaluation du programme n’est plus possible, devrait-on recueillir d’autres données?
  • Est-il possible de poursuivre la recherche compte tenu des restrictions et des lignes directrices actuelles? 
  • La sécurité, la santé et le bien-être des membres de l’équipe de recherche et des participantes seront-ils compromis si la recherche se poursuit ou s’arrête?  
  • Des déplacements sont-ils nécessaires? Peut-on les éviter? 
  • Si des activités de recherche étaient prévues en personne, est-il possible de faire passer certaines des activités (comme des entrevues ou des groupes de discussion) à des activités en ligne? 
  • A-t-on pris en compte les préjudices possibles auxquels les participantes et les membres de l’équipe de recherche peuvent être exposés?  
  • La recherche proposée entraînera-t-elle des fardeaux ou des désavantages plus importants pour des personnes ou des groupes déjà défavorisés?

3. Déterminez si la situation nécessite ou justifie un changement des priorités de recherche interventionnelle et/ou de nouvelles questions de recherche. 

  • La question de recherche est-elle toujours pertinente pendant une pandémie ou une crise?  
  • Si un programme d’intervention est mis en œuvre, y a-t-il différentes questions de recherche qui peuvent ou devraient être explorées et/ou de nouvelles questions qui devraient aussi être incluses?  
  • La pandémie ou la crise aura-t-elle une incidence sur les personnes qui peuvent participer ou vont participer à l’intervention ou à la recherche? Cela aura-t-il une incidence sur les conclusions?  
  • Les stratégies de collecte de données utilisées sont-elles toujours appropriées? Envisagez d’autres stratégies de collecte de données (photovoix, journaux intimes, journalisation, plateformes de discussion en ligne, utilisation de données vidéo, sondages). 
  • Les stratégies de collecte de données (p. ex., entrevues individuelles, groupes de discussion, évaluations ou questionnaires) peuvent-elles être menées en ligne?

4. Tenez compte de la sécurité des participantes dans les stratégies de recrutement.

  • Envisagez d’utiliser un service téléphonique sans frais pour améliorer l’accessibilité. Les participantes peuvent aussi manifester leur intérêt par courriel et demander au chercheur de les appeler ou de leur envoyer un message texte à un moment opportun. 
  • Si l’intervention ou la recherche porte sur la violence fondée sur le sexe, évitez de parler de violence dans le matériel de recrutement. En période de crise, il peut être dangereux pour les personnes vivant avec la violence conjugale de participer en raison du contrôle ou de la surveillance d’un partenaire violent, surtout si elles savent que le sujet est lié à la violence fondée sur le sexe. Mettez l’accent sur la santé dans le matériel de recrutement.
  • Énumérez les mesures d’adaptation offertes aux participantes dans le matériel de recrutement (p. ex., ASL et autres services d’interprétation).

5. Assurez-vous que la recherche effectuée comprend un processus de consentement entièrement éclairé. 

  • Déterminez si les stratégies de consentement doivent être modifiées (p. ex., passer du consentement en personne au consentement numérique par courriel, vidéo, enregistrement audio ou d’autres moyens).
    • Envisagez d’envoyer le formulaire de consentement par courriel aux participantes et de leur permettre de donner leur consentement dans un courriel de réponse ou un message texte. Si ce n’est pas possible, obtenez un consentement verbal enregistré avant la participation.
    • Veillez à ce que le processus de consentement ne soit pas onéreux et ne devienne pas un obstacle à la participation.
  • Tenez compte du niveau d’alphabétisation des participantes lorsque vous apportez des modifications au processus de consentement. Envisagez d’envoyer une version écrite et un enregistrement audio que les participantes pourront écouter.
  • Utilisez un langage simple et convivial pour les participantes. Évitez le jargon et les acronymes. Utilisez une structure de phrase simple. Soyez bref.
  • Informez les participantes des risques et des avantages potentiels liés à la participation continue aux activités de recherche (y compris les risques et les avantages physiques, sociaux, psychologiques et financiers). 
  • Fournissez des mises à jour régulières sur les risques et les avantages de la participation à la recherche. 
  • Informez les participantes des nouveaux risques et avantages potentiels dès qu’ils sont identifiés.  
  • Fournissez des conseils aux chercheurs qui mènent des entrevues sur la façon d’assurer la confidentialité, ce qui comprend l’élaboration d’un plan de sécurité avec les participantes.
    • Exemple de plan de sécurité : « Si quelqu’un entre dans votre chambre pendant cette entrevue, il est acceptable de quitter rapidement le programme de clavardage, pas besoin d’expliquer. Envoyez-moi un courriel et nous conviendrons d’un moment pour revenir en ligne et terminer l’entrevue. Si je n’ai pas de vos nouvelles, je vous enverrai un message texte ou un courriel pour prendre des nouvelles. »
  • Dites aux participantes ce que vous faites en tant que chercheur afin de protéger leur confidentialité. (p. ex., dites-leur que vous êtes à la maison ou au bureau et que la porte est fermée, que vous portez un casque d’écoute et que personne d’autre ne peut entendre). 
  • Informez les participantes de tout retard dans la recherche (p. ex., parce que la collecte des données est suspendue), afin qu’elles sachent quand elles peuvent s’attendre à recevoir une mise à jour des résultats. 

6. Tenez compte de la sécurité physique et émotionnelle des participantes lorsque vous passez de la collecte de données en personne à la collecte en ligne.  

  • Est-ce possible que certaines personnes ne puissent pas participer en raison de la technologie ou de l’accès à Internet? Si c’est le cas, quelles mesures d’adaptation peuvent être prises (p. ex., connexion par téléphone plutôt que par Zoom)?
  • Comment répondra-t-on aux besoins technologiques des personnes handicapées? Explorez l’utilisation d’appareils de suppléance à la communication ou d’appareils de communication alternative. Si ceux-ci ne sont pas disponibles, envisagez de demander à la participante de répondre à vos questions par écrit (soit par clavardage en ligne, message texte ou courriel).  
  • La messagerie texte est-elle une option? Envisagez d’utiliser la messagerie texte pour des contacts plus fréquents avec les participantes afin de maintenir le contact, de favoriser la participation et d’obtenir des commentaires, s’il s’agit d’une étude comportant plusieurs points de collecte de données ou si les chercheurs feront un suivi.
  • Si vous utilisez une plateforme de vidéoconférence, donnez aux participantes le choix d’éteindre leur caméra. Le mode « audio seulement » offre une plus grande confidentialité aux participantes, mais de nombreuses participantes aimeront voir la vidéo du chercheur afin de recevoir une communication non verbale. Informez les participantes que si vous enregistrez un appel vidéo, la partie vidéo sera supprimée immédiatement et que seul le fichier audio anonymisé sera stocké aux fins de transcription.
  • Prévoyez du temps pour établir une relation avec une participante dans l’environnement en ligne.
  • Élaborez un protocole pour faire face à la détresse ou au désengagement (p. ex., dites aux participantes qu’elles peuvent prendre un temps d’arrêt au besoin; faites des exercices d’ancrage; permettez à une personne de soutien d’être présente).
  • Réunissez de plus petits groupes de personnes pour les groupes de discussion lorsque vous utilisez des plateformes en ligne. 
  • Envoyez à l’avance une « fiche de conseils » aux participantes pour leur expliquer les fonctions disponibles sur la plateforme en ligne utilisée.
  • Prenez le temps, au début des groupes de discussion en ligne, de donner des renseignements pratiques aux personnes qui utilisent peut-être la plateforme de vidéoconférence pour la première fois, d’expliquer les fonctions (p. ex., clavardage, tableau de questions et « lever la main ») et de passer en revue les lignes directrices du groupe.
  • Utilisez la fonction main levée pour animer les groupes de discussion en ligne, car elle permet aux participantes d’être appelées dans l’ordre où les mains sont levées et élimine les conversations croisées.
  • Prévoyez plus de pauses pendant l’expérience en ligne, car cette plateforme peut être mentalement exigeante et épuisante. 
  • Prévoyez un plan de secours en cas de perturbations de l’Internet et d’autres problèmes techniques.

7. Collaborez avec les participantes en ce qui concerne d’autres méthodes de collecte de données (p. ex., mener des entrevues de recherche ou des sondages en ligne) pour voir si les participantes sont disposées à participer aux plans modifiés, et si elles sont capables de le faire, et si elles ont des préoccupations au sujet du plan.  

  • Les participantes ont-elles accès à l’équipement nécessaire (ordinateur ou tablette, connexion Internet stable, logiciel ou autre matériel pouvant être requis)?  
  • Ont-elles accès à un espace privé pour participer? 
  • Ont-elles besoin d’aide pour s’occuper de leurs enfants?  
  • Offrez-leur différentes façons de participer (p. ex., participer à un groupe de discussion ou répondre à une entrevue individuelle, participer à une entrevue par téléphone ou vidéoconférence, envoyer un questionnaire par la poste ou répondre à un sondage en ligne). 
  • Quelle orientation ou formation les participantes doivent-elles suivre pour utiliser de nouveaux programmes, de nouvelles technologies, etc.? Envoyez à l’avance une « fiche de conseils » qui explique les fonctions disponibles sur la plateforme en ligne.
  • Quels modes de communication sont offerts aux participantes? Que préfèrent-elles? Demandez-leur à quel moment et à quelle fréquence elles aimeraient communiquer s’il s’agit d’une étude comportant plusieurs points de collecte de données ou si les chercheurs feront un suivi.

8. Établissez un espace de recherche adapté à la culture.  

  • Incluez des interprètes de langue et d’ASL dans les réunions, au besoin. Assurez-vous de demander pendant le recrutement si ces services sont nécessaires, par exemple sur l’affiche de recrutement ou le formulaire d’inscription en ligne. 
  • Incluez les participantes dans la prise de décision concernant les processus à mettre en œuvre et les questions à explorer.  
  • Permettez aux participantes de déterminer comment l’espace physique ou virtuel peut être adapté à la culture, et de déterminer si cela a été fait.  
  • Réfléchissez à la façon d’équilibrer les principes de protection et d’autonomisation.  
  • Si vous menez des recherches auprès de personnes autochtones, consultez les organismes autochtones au sujet de la pertinence de l’activité. 
  • Toute recherche menée auprès de personnes autochtones devrait reconnaître leurs antécédents de traumatisme et l’existence de symptômes de traumatisme.
  • Appuyez les pratiques d’autorégulation comme les exercices d’ancrage et de respiration. Prévoyez du temps dans l’ordre du jour pour diriger une personne ou un groupe dans un exercice d’ancrage ou de respiration au début ou à la fin de l’entrevue ou du groupe de discussion.
  • Dressez une liste des services recommandés en matière de violence fondée sur le sexe, de santé mentale et de culture pour votre région géographique afin de la partager avec les participantes à la recherche. 
  • Offrez aux membres des équipes de recherche une formation sur la lutte contre le racisme et sur la sensibilisation aux réalités culturelles.

9. Offrez aux participantes le choix de décider comment elles souhaitent poursuivre les activités de collecte de données de recherche et de décider si elles souhaitent le faire.  

  • Offrez aux participantes plus d’un moyen de participer (p. ex., participer à un groupe de discussion ou fournir des réponses dans le cadre d’une entrevue individuelle, participer à une entrevue par téléphone ou par Zoom, envoyer un questionnaire par la poste ou répondre à un sondage en ligne).
  • Si la recherche en personne est permise, assurez-vous que l’équipement de protection individuelle (EPI) approprié est mis à la disposition du chercheur et du participant, et que les directives de distanciation physique sont respectées.  

10. Faites régulièrement le point avec les participantes sur les activités de recherche.  

  • Consultez les participantes sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. 
  • Demandez aux participantes ce qui faciliterait leur participation au volet Recherche du programme. Qu’est-ce qui les empêche d’y participer?
  • Désignez du personnel chargé de fournir du soutien émotionnel pendant les activités de recherche et offrez aux participantes diverses façons d’accéder à ce soutien (p. ex., téléphone, vidéoconférence, message texte).
  • Fournissez des liens vers des soutiens appropriés en matière de violence fondée sur le sexe et de santé mentale, ainsi que vers un soutien culturel ou émotionnel approprié dans la région géographique.

11. Réfléchissez à la façon dont vous respecterez les règlements de santé et de sécurité lorsque vous effectuerez des recherches en personne.

  • Tenez compte de la taille, de la ventilation et de l’emplacement de l’espace qui sera utilisé pour la collecte des données et adaptez la capacité et la disposition des sièges en conséquence.
  • Prévoyez du temps au début de chaque séance pour faire le dépistage de la santé (au besoin) et fournir de l’EPI.  
  • Planifiez et prévoyez du temps pour complètement nettoyer l’espace et les matériaux entre les utilisations. 
  • Déterminez les défis potentiels liés au port du masque et à la distanciation (p. ex., inconfort, difficulté à entendre les autres, difficulté à savoir comment les autres réagissent à l’information ou la reçoivent). En collaboration, déterminez les moyens de relever les défis cernés (par exemple, parler plus fort, être patient avec soi-même et avec les autres, prévoir des contrôles pour partager les réactions et fournir des éclaircissements, faire des pauses fréquentes pour que les gens puissent sortir et retirer leur masque). 

12. Fournissez l’équipement, la technologie et le matériel nécessaires aux animateurs du programme et aux membres de l’équipe de recherche pour qu’ils puissent participer à partir d’un endroit différent (p. ex., de leur domicile).

  • Fournissez l’EPI approprié aux membres de l’équipe de recherche, au besoin. 
  • Fournissez des ordinateurs, des logiciels, un accès à Internet, entre autres, pour permettre aux membres de l’équipe de recherche de travailler efficacement de la maison.  

13. Assurez la protection de la vie privée, la confidentialité et la sécurité des participantes et de leurs renseignements lorsque vous utilisez des plateformes en ligne. Voici quelques options : 

  • Exigez un mot de passe ou des codes d’accès lorsque vous planifiez des réunions.  
  • Ne rendez pas publics les liens des réunions. 
  • Contrôlez l’entrée des personnes aux réunions en ligne - par exemple en utilisant une fonction de salle d’attente.  
  • Activez l’authentification à 2 facteurs.  
  • Assurez-vous que l’hôte ne se connecte pas à partir d’une adresse Wi-Fi non sécurisée.  
  • Assurez-vous que seul l’hôte de la réunion peut partager son écran.  
  • Utilisez des antivirus pour détecter les risques, les vulnérabilités et les virus potentiels.  
  • Choisissez un logiciel de vidéoconférence fiable et connu. 
  • Assurez-vous que personne d’autre ne se trouve dans la salle pendant l’entrevue, sauf la personne de soutien demandée par la participante.
  • Assurez la protection de la vie privée, la confidentialité et la sécurité des participantes et de leurs renseignements lorsque vous utilisez des plateformes en ligne. Voici quelques options : 
  • Exigez un mot de passe ou des codes d’accès lorsque vous planifiez des réunions.  
  • Ne rendez pas publics les liens des réunions. 
  • Contrôlez l’entrée des personnes aux réunions en ligne - par exemple en utilisant une fonction de salle d’attente.  
  • Activez l’authentification à 2 facteurs.  
  • Assurez-vous que l’hôte ne se connecte pas à partir d’une adresse Wi-Fi non sécurisée.  
  • Assurez-vous que seul l’hôte de la réunion peut partager son écran.  
  • Utilisez des antivirus pour détecter les risques, les vulnérabilités et les virus potentiels.  
  • Choisissez un logiciel de vidéoconférence fiable et connu. 
  • Assurez-vous que personne d’autre ne se trouve dans la salle pendant l’entrevue, sauf la personne de soutien demandée par la participante.

14. Offrez une formation, un mentorat et un soutien appropriés aux membres de l’équipe de recherche. 

  • Sensibilisez les membres de l’équipe de recherche aux facteurs de risque liés à la violence fondée sur le sexe en période de crise.
  • Donnez de la formation sur l’utilisation des nouveaux protocoles et les procédures de collecte de données. (Au préalable, testez certaines fonctions comme l’enregistrement et le téléchargement d’enregistrements, et exercez-vous à les utiliser.) 
  • Coordonnez la formation sur l’utilisation de l’équipement ou de la technologie. Lorsque c’est approprié et possible, tirez parti des forces de vos collègues pour qu’ils agissent comme mentors ou fassent la résolution de problèmes (p. ex., concernant l’utilisation de la technologie et des logiciels).   
  • Formez les membres de l’équipe de recherche afin qu’ils puissent effectuer d’autres activités si leurs activités de recherche sont interrompues ou reportées (p. ex., passer de la collecte de données à l’analyse de données ou à l’analyse documentaire).  
  • Maintenez ou développez des communautés de pratique entre pairs effectuant des recherches semblables pour que la communication, le soutien et la résolution de problèmes puissent se faire de façon continue.  
  • Communiquez régulièrement avec vos pairs pour vous renseigner sur les difficultés rencontrées, les stratégies utilisées, etc. 
  • Lorsque vous organisez des groupes de discussion en ligne, faites appel à un coanimateur ou à une personne de soutien technologique pour vous aider à répondre aux exigences techniques de la réunion.  
  • Préparez un plan de secours au cas où les chercheurs tomberaient malades ou seraient soudainement incapables de poursuivre leur travail.

15. Prenez le temps d’inviter les membres de l’équipe de recherche à parler de la façon dont la crise et les changements apportés au protocole de recherche les affectent. Tenez compte des angoisses, des craintes, des facteurs de stress psychosociaux, des risques et de la stigmatisation qu’ils peuvent ressentir (p. ex., exacerbation de réactions traumatiques antérieures, fermetures d’écoles et enfants à la maison pendant de plus longues périodes, perte d’emploi et de revenu). Encouragez le partage en posant des questions comme les suivantes : 

  • Comment ça va pour vous? 
  • Comment vont votre famille et vos proches?
  • Qu’est-ce qui a changé pour vous à cause de la crise? À cause des changements de protocole? 
  • Comment ces changements ont-ils augmenté ou diminué votre niveau de stress? 
  • De quelles façons ces changements ont-ils une incidence sur votre sécurité? 
  • Qu’est-ce qui vous inquiète? 
  • Qu’est-ce qui vous faciliterait les choses? 
  • Quelles choses positives faites-vous?
  • Qu’espérez-vous essayer, ou continuer de faire, pour améliorer les choses en cette période difficile?

16. Préparez un plan pour mettre fin à la recherche au besoin.

  • Consultez les lignes directrices et l’orientation en matière d’éthique, y compris celles du Comité d’éthique de la recherche, sur la façon de suspendre les activités.  
  • Préparez un plan de communication qui sera communiqué à toutes les personnes concernées au sujet de l’abandon des activités de recherche. 

17. Évaluez le processus et l’incidence de tout changement apporté au protocole de recherche.

  • Comment les changements apportés au protocole de recherche ont-ils influé sur la sécurité des participantes, leur autonomisation, le soutien par les pairs et leur confiance?
  • Quels ont été les défis et les avantages du processus de recherche collaborative? Avec les participantes? Avec les partenaires communautaires?
  • Réfléchissez pour savoir si les objectifs ont été atteints. 
  • Évaluez l’intégration d’activités de recherche en ligne avec les participantes.  
  • Comment le processus de prise de décision aurait-il pu être amélioré?  
  • Y a-t-il eu des conséquences imprévues?  

Notes de fin

[1] Centre de connaissances. Stress, violence interpersonnelle et COVID-19. London, ON : Centre de recherche et d’éducation sur la violence contre les femmes et les enfants. Stress, violence interpersonnelle et COVID-19 (vawlearningnetwork.ca)

[2] Réseau d’apprentissage. La COVID-19 et la violence fondée sur le sexe au Canada : Principaux enjeux et recommandations. London, ON : Centre de recherche et d’éducation sur la violence contre les femmes et les enfants. Gender-Based-Violence-COVID-19-Backgrounder---FRENCH.pdf

[3] Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses. (2021, 22 juillet). Les impacts sanitaires et sociaux à long terme des évacuations dues à des catastrophes naturelles sur les communautés des Premières Nations : Un résumé des leçons pour la santé publique. https://ccnmi.ca/webcast/les-impacts-sanitaires-et-sociaux-a-long-terme-des-evacuations-dues-a-des-catastrophes-naturelles-sur-les-communautes-des-premieres-nations-un-resume-des-lecons-pour-la-sante-publique/

[4] Comité permanent interorganisations. (2015). Directives pour l’intégration d’interventions ciblant la violence basée sur le genre dans l’action humanitaire : Réduction des risques, promotion de la résilience et aider au relèvement. 2015-IASC-Directrices-VBG_version-francaise.pdf (gbvguidelines.org)

Ressources suggérées

Agence de la santé publique du Canada. (2020, 5 juin). Cadre d’éthique en santé publique : Un guide à utiliser en réponse à la pandémie de COVID-19 au Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/2019-nouveau-coronavirus/reponse-canada/cadre-ethique-guide-reponse-pandemie-covid-19.html  

Agence de la santé publique du Canada. (2022, 4 février). Guide sur la pandémie de COVID-19 pour le secteur de la santé. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/2019-nouveau-coronavirus/professionnels-sante/covid-19-guide-pandemie-secteur-sante.html#a32

Andrews, N. C. Z., Pepler, D. J., et Motz, M. (2019). Research and Evaluation with Community-Based Projects: Approaches, Considerations, and Strategies. American Journal of Evaluation, 40(4), 548–561. https://doi.org/10.1177/1098214019835821

Carter, S. M., Shih, P., Williams, J., Degeling, C., et Mooney-Somers, J. (2021). Conducting Qualitative Research Online: Challenges and Solutions. The Patient – Patient-Centered Outcomes Research, 14, 711–718. https://doi.org/10.1007/s40271-021-00528-w

Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses. (2021, 22 juillet). Les impacts sanitaires et sociaux à long terme des évacuations dues à des catastrophes naturelles sur les communautés des Premières Nations : Un résumé des leçons pour la santé publique. https://ccnmi.ca/webcast/les-impacts-sanitaires-et-sociaux-a-long-terme-des-evacuations-dues-a-des-catastrophes-naturelles-sur-les-communautes-des-premieres-nations-un-resume-des-lecons-pour-la-sante-publique/

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Corless, G., Humchitt, J., Hasan, L., et Marsden, N. (n.d.). Culturally Safe and Trauma-Informed Practices for Researchers during COVID-19. Autorité sanitaire des Premières Nations. https://www.bcahsn.ca/sites/default/files/2021-06/Culturally%20Safe%20and%20Trauma-Informed%20Practices%20for%20Researchers%20during%20COVID-19.pdf

Groupe consultatif interagences en éthique de la recherche. (2020, 2 septembre). Interprétations liées à la COVID-19. Gouvernement du Canada. https://ethics.gc.ca/fra/nr-cp_2020-09-02.html

Institute for Research on Poverty. (2020, June). Implementing Virtual Human Services: Lessons from Telehealth – INSTITUTE FOR RESEARCH ON POVERTY – UW–Madison. https://www.irp.wisc.edu/resource/implementing-virtual-human-services-lessons-from-telehealth/

Lalonde, D., Baker, L., Nonomura, R., et Tabibi, J. (2020). Trauma- and Violence-Informed Interview Strategies in Work with Survivors of Gender-Based Violence. Learning Network, Volume numéro 32. London, Ontario : Centre de recherche et d’éducation sur la violence contre les femmes et les enfants. ISBN # 978-1-988412-45-0 Volume 32 - Réseau d’apprentissage - Université Western (vawlearningnetwork.ca)

Nonomura, R., Giesbrecht, C., Jivraj, T., Lapp, A., Bax, K., Jenney, A., Scott, K., Straatman, A.-L., et Baker, L. (2020). Vers un module d’éthique de recherche tenant compte des traumatismes et de la violence : Considérations et recommandations. London, ON : Centre de recherche et d’éducation sur la violence contre les femmes et les enfants, Université Western. http://kh-cdc.ca/en/resources/reports/Grey-Report---French.pdf

ONU Femmes. (2020). Violence à l’égard des femmes et des filles : collecte de données pendant la pandémie de COVID-19 | Bibliothèque numérique : Publications. ONU Femmes. https://www.unwomen.org/fr/digital-library/publications/2020/04/issue-brief-violence-against-women-and-girls-data-collection-during-covid-19

Padala, P. R., Jendro, A. M., et Padala, K. P. (2020). Conducting Clinical Research During the COVID-19 Pandemic: Investigator and Participant Perspectives. JMIR Public Health and Surveillance, 6(2), e18887. https://doi.org/10.2196/18887

Prévention et contrôle des infections au Canada. (s.d.). Documents d’orientation provinciaux | PCI Canada Consulté le 1er avril 2022 à l’adresse https://ipac-canada.org/provincial-guidance-documents

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