Centre de connaissances présent - 10 decembre 2024
RISE : Vers une prévention et une réponse à la maltraitance des personnes âgées fondées sur des données probantes
Chaque année, environ 10 % des personnes âgées (~900 000) au Canada sont victimes d'une forme ou d'une autre de maltraitance (abus, négligence, exploitation financière). La victimisation par la maltraitance des personnes âgées est associée à de graves conséquences telles que la mortalité prématurée, les idées suicidaires, une mauvaise santé mentale/physique, ainsi qu'une utilisation accrue des soins de santé. En l'absence d'interventions préventives efficaces, l'ampleur de ce problème devrait s'accroître proportionnellement à la croissance de la population âgée. Dans la plupart des régions du Canada, il n'existe pas de système organisé d'intervention au sein de la communauté pour soutenir les victimes de mauvais traitements infligés aux personnes âgées. Financé par l'Agence de santé publique du Canada et en partenariat avec Elder Abuse Prevention Ontario (EAPO), RISE a été développé pour combler cette lacune. RISE a été développé sur la base de théories, de recherches antérieures et de consultations approfondies avec des survivants âgés et d'autres parties prenantes. RISE fonctionne aux niveaux relationnel, individuel, social et environnemental et ses modalités de base visent à réparer le préjudice (approches réparatrices), à inspirer le changement (entretiens motivationnels), à soutenir la connexion (travail d'équipe) et à donner le pouvoir de choisir (prise de décision assistée). Cette présentation décrira le modèle RISE et fera état des premiers résultats d'un essai contrôlé randomisé conçu pour tester l'efficacité du cadre d'intervention RISE/EAPO dans l'ensemble de l'Ontario, y compris des améliorations significatives de plusieurs résultats psychosociaux. RISE est l'un des premiers programmes fondés sur des données probantes, dans le monde entier, consacré à la prévention et à la réponse à la maltraitance des personnes âgées dans la communauté.
Objectifs d’apprentissage
À la fin de ce webinaire, les participant.e.s pourront :
Conférencieres
Le Dr Burnes est professeur à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto. Il est titulaire d’une chaire de recherche du Canada sur la prévention de la maltraitance des personnes âgées. Il détient un doctorat de l’École de travail social de l’Université Columbia, avec concentration en gérontologie et en pratique avancée. Le programme de recherche du Dr Burnes est axé sur la maltraitance des personnes âgées, y compris le développement de la science fondamentale (facteurs de risque, prévalence, gravité) et la conception, l’évaluation et la mesure des interventions visant à prévenir la maltraitance des personnes âgées. Il a conseillé de grandes organisations internationales sur la maltraitance des personnes âgées, comme l’Organisation mondiale de la Santé et les National Institutes of Health, ainsi que les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada. Le Dr Burnes a également donné des conseils sur l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de soutien en matière de maltraitance des personnes âgées à des organismes sans but lucratif, comme les programmes de services de protection des adultes au niveau de l’État. Le Dr Burns et ses collègues ont élaboré « RISE », une intervention communautaire de gestion des urgences qui est actuellement utilisée dans l’ensemble de l’État du Maine et qui en est aux premières étapes de la mise en œuvre et de la mise à l’essai à Toronto.
Andria Allen est titulaire d'une maîtrise en travail social de la Factor-Inwentash Faculty of Social Work de l'Université de Toronto. Elle est travailleuse sociale clinicienne et thérapeute, ainsi que travailleuse sociale agréée auprès de l'Ordre des travailleurs sociaux et des techniciens en travail social de l'Ontario. Son parcours professionnel comprend le développement et la direction de programmes et de services dans la région du Grand Toronto. Sa carrière s'est concentrée sur des populations en fonction des étapes de la vie, en lien avec les déficiences développementales, la santé mentale et diverses questions liées à l'équité en matière de santé. Elle possède de nombreuses années d'expérience dans l'application de méthodes fondées sur des données probantes pour la prestation de services cliniques et le développement communautaire, en tenant compte des oppressions systémiques. Andria a dirigé le développement de programmes et de services, notamment des programmes spécifiques pour les populations âgées des communautés caribéennes et musulmanes vivant dans l'ouest de Toronto. En tant que superviseure du programme RISE, Andria est capable de contextualiser les réalités d'une personne âgée confrontée à une ou plusieurs formes de maltraitance. L'état bio-psycho-social et culturel intersectant de chaque individu touché par la maltraitance est une réalité vécue par trop de personnes âgées.
Marta Hajek est la directrice générale d’Elder Abuse Prevention Ontario (EAPO) et se sent privilégiée de diriger un personnel modeste mais extrêmement dévoué, qui soutient les personnes âgées et les professionnels de services, notamment dans le cadre de la complexité des questions de maltraitance des aînés. Sous sa direction, EAPO continue d'élargir son cercle de partenariats stratégiques aux niveaux national et international. En tant que directrice des opérations, elle a contribué au déploiement du service ON 211, désormais un service national d'information et de référencement dans le secteur des services sociaux. Marta continue de siéger au comité consultatif des experts des aînés de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, au conseil d'administration du Réseau canadien pour la prévention de la maltraitance des aînés, et est membre élue du groupe de pilotage de l’Alliance mondiale pour les droits des personnes âgées (GAROP). À travers l’EAPO, elle est cofondatrice de la Coalition canadienne contre l’âgisme (CCAA). Plus récemment, Marta a rejoint le conseil d'administration du Centre international de longévité - Canada et est une conférencière recherchée sur l'intersectionnalité entre la maltraitance des aînés et les violations des droits de l'homme, y compris la violence fondée sur le genre. En mai 2024, Marta a de nouveau pris la parole lors du groupe de travail à composition non limitée des Nations Unies sur le vieillissement dans le cadre de la délégation de la CCAA, plaidant pour la protection des droits humains de cette catégorie démographique en pleine croissance et appelant à la déclaration d'une convention des Nations Unies pour les droits des personnes âgées.
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